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Fwd: [ETO] World Bank - Human Rights - UN Special Rapporteurs on World Bank-led privatization of Burundian coffee industry/La privatisation de la filière café au Burundi encouragée par la Banque Mondiale


Von: Press Info [mailto:press-info@ohchr.org]
Gesendet: Donnerstag, 18. April 2013 14:07
An: OHCHR-Geneva@ohchr.org; OHCHR-New York Office; Field Presences; Special Procedures Mandate Holders
Betreff: NEWS RELEASE (FRANCAIS/ENGLISH) - “La privatisation de la filière café au Burundi encouragée par la Banque Mondiale ne doit pas répéter les erreurs du passé”, avertissent deux experts de l’ONU / “World Bank-led privatization of Burundian coffee indust...



English version, see below
La version anglaise se trouve ci-dessous

“La privatisation de la filière café au Burundi encouragée par la Banque Mondiale ne doit pas répéter les erreurs du passé”, avertissent deux experts de l’ONU


GENEVE (18 avril 2013) – Deux experts des Nations Unies sur le droit à l’alimentation et sur la dette extérieure tirent l’alarme à propos de la privatisation de la filière café burundaise encouragée par la Banque Mondiale. Ils appellent à la suspension du programme de privatisation jusqu’à la conclusion d’une étude d’impact complète de la réforme sur les droits humains.   

“Au Burundi – le troisième pays le plus pauvre au monde – les revenus issus de la culture du café font, pour une grande partie de la population, la différence entre faim et sécurité alimentaire. Malgré cela, le pays est en train de réformer la filière café d’une manière qui risque de déstabiliser les moyens de subsistance d’un grand nombre de petits producteurs” mettent en garde le Rapporteur Spécial auprès des Nations Unies pour le droit à l’alimentation, Olivier De Schutter, and l’Expert Indépendant sur la dette extérieure et ses effets sur les droits de l’homme, Cephas Lumina.     

Les revenus du café représentent 80% des revenus d’exportation du pays. 55% de la population, soit 750 000 familles, dépendent de la culture du café, dont une majorité de petits paysans. Près de deux tiers des Burundais vivent sous le seuil de pauvreté et 60% sont chroniquement mal nourris. 

“Les populations vulnérables ne doivent pas être prises en otage par les politiques du passé qui ont échoué”, notent les deux experts, en se référant aux politiques d’ajustement structurel qui encourageaient les pays en développement à privatiser les entreprises publiques, en particulier dans les années 1980 et 1990.   

En 2007, lors de la planification de la privatisation de la filière, le Président burundais déclarait que le café appartenait aux producteurs tant qu’il n’était pas exporté, un arrangement permettant de gérer partiellement la filière et d’avoir des droits sur 72% des revenus issus des ventes de café sur les marchés internationaux. 
Cependant, le gouvernement burundais s’est orienté en 2008-2009 vers une privatisation complète de la filière, apparemment sous la pression de la Banque Mondiale, dont le soutien à des programmes de santé publique aurait été lié aux réformes dans le secteur du café. Des stations de lavage du café ont ensuite été vendues à des acteurs privés, entraînant des impacts potentiellement négatifs pour les revenus des producteurs, y compris en termes de volatilité. 

“Il y a des signes inquiétants montrant que les intérêts des producteurs de café n’ont pas été pris en compte dans le processus de réforme malgré l’ouverture des organisations de caféiculteurs à une réforme de la filière qui leur permettrait de monter dans la chaîne de valeur”, affirment MM. De Schutter et Lumina.

Moins de 5% du café burundais a été transformé à l’intérieur du pays en 2009, les opérations créant le plus de valeur ajoutée ayant lieu à l’étranger. Une réforme de la filière qui permettrait aux coopératives de producteurs de café de capter une plus grande partie de la valeur du café serait donc souhaitable : elle augmenterait la contribution de la production caféière à la réduction de la pauvreté et au développement rural.  

“Les Etats ne doivent pas confondre leurs priorités avec celles des entreprises”, insistent MM De Schutter et Lumina. “Des acteurs institutionnels comme la Banque Mondiale doivent soutenir les Etats dans leurs tentatives de réformer des secteurs économiques importants, mais selon des modalités qui n’exposent pas les paysans vulnérables aux aléas des marchés.”  

Tout en saluant la bonne volonté du gouvernement burundais et de la Banque Mondiale à coopérer à leurs enquêtes, les experts ont exprimé leur préoccupation sur le fait que, après six mois d’échanges, l’information qui leur est fournie par la Banque Mondiale reste limitée et manque de transparence, et qu’elle ne reconnaît pas la réalité des désaccords entre la Banque et le gouvernement burundais. “Nous attendons une pleine coopération de la Banque Mondiale avec les experts du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies”, ont-ils déclaré.  

“Nous regrettons que la Banque continue de considérer qu’elle n'est pas tenue de prendre en compte les droits de l’homme dans ses processus de décision alors que les politiques qu’elle recommande ont des impacts très concrets sur les droits et les moyens d’existence des caféiculteurs”, insistent les experts. 

Selon eux, les Statuts de la Banque n’excluent pas la prise en compte des droits de l’homme. “Dans des circonstances appropriées, telles que celles-ci, le droit international impose à la Banque une obligation de prendre en compte les implications de ses activités sur les droits de l’homme”, ont ajouté les deux experts.

FIN

Les Rapporteurs Spéciaux du Conseil des Droits de l'Homme des Nations Unies sont des experts indépendants qui exercent leurs fonctions à titre personnel et indépendamment de toute organisation ou gouvernement. Ils peuvent intervenir directement auprès des gouvernements et d'autres acteurs quand des allégations précises de violations des droits de l'homme leur sont adressées, et qu’elles rentrent dans le champ de leurs mandats. Dans certains cas, les Rapporteurs peuvent décider de faire des déclarations publiques, après avoir entamé un dialogue avec le Gouvernement et/ou les autres acteurs par les voies de communications officielles prévues à cet égard. 

Pour plus de renseignements : 
Droit à l’alimentation : http://www.ohchr.org/FR/Issues/Food/Pages/FoodIndex.aspx  ou www.srfood.org 
Dette extérieure : http://www.ohchr.org/FR/Issues/Development/IEDebt/Pages/IEDebtIndex.aspx 

Communicationshttp://www2.ohchr.org/french/bodies/chr/special/communications.htm 

Droits de l´homme du pays – Burundi: http://www.ohchr.org/FR/Countries/AfricaRegion/Pages/BIIndex.aspx

Pour de plus amples informations et les demandes de la part des medias, veuillez contacter Ulrik Halsteen ou Yoonie Kim (OHCHR): +41 22 917 9323 / 9643 / srfood@ohchr.org

Pour les demandes des médias relatives à d’autres experts indépendants des Nations Unies : 
Xabier Celaya, Droits de l’homme de l’ONU – Unité média (+ 41 22 917 9383 / xcelaya@ohchr.org)   

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Consultez l’Index universel des droits de l’homme : http://uhri.ohchr.org/fr

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NEWS RELEASE


“World Bank-led privatization of Burundian coffee industry must not repeat errors of the past” – UN experts warn


GENEVA (18 April 2013) – Two United Nations experts on the right to food and foreign debt today raised the alarm over the World Bank-led privatization of the Burundian coffee sector, and called for suspension of the policy pending a full human rights-based impact assessment.

“In Burundi – the third poorest country in the world - coffee revenues represent the difference between food security and hunger for much of the population, and yet the country is in the process of reforming the sector in ways that risk undermining their livelihoods,” warned the UN Special Rapporteur on the right to food, Olivier De Schutter, and the UN Independent Expert on foreign debt and human rights, Cephas Lumina. 

Coffee accounts for 80% of the country’s export earnings and the livelihoods of 55% of the population, or 750 000 families, many of whom are small-scale farmers. Around two thirds of Burundians live below the poverty line and up to 60% are chronically malnourished.

“The failed policies of the past must not be allowed to hold poor populations to ransom,” the UN experts said, referring to the ‘structural adjustment’ strategies that encouraged developing countries to sell off State assets, especially in the 80s and 90s.

In 2007, as part of ongoing privatization plans, the Burundian President declared that coffee was owned by the growers until it was exported, an arrangement allowing growers to manage the supply chain and entitling them to 72% of revenues from coffee sales on international markets.

However, in 2008-2009, the Burundian Government moved towards full privatization of the industry under alleged pressure from the World Bank, whose support for public health programmes is thought to have been tied to the coffee sector reforms. Coffee washing stations have subsequently been sold off to private bidders, with potentially negative and volatile impacts on grower revenues.

“There are worrying signs that the interests of coffee growers have been shut out of the reform process, despite coffee producer organizations showing themselves open to reform of the sector in a way that allows them to climb up the value chain,” De Schutter and Lumina said.

Less than 5% of Burundian coffee was processed in the country in 2009, with the higher value-added operations taking place abroad. Reform of the sector that would allow more of the value to be captured by coffee growers’ cooperatives would be welcome, as it would increase the contribution of coffee production to poverty reduction and rural development.

“States must not confuse their own priorities with those of corporations,” De Schutter and Lumina stressed. “Institutional actors like the World Bank must support States in their attempts to reform key economic sectors in ways that do not expose vulnerable farmers and growers to the uncertainties of the market.”

While welcoming the willingness of the Burundian Government and the World Bank to cooperate with their inquiries, the experts expressed concern that, after six months of exchanges, the information provided to them by the World Bank continues to fall short in scope and transparency, and notably fails to acknowledge disagreements between the Bank and the Government of Burundi. “We expect fuller cooperation from the World Bank with the independent experts appointed by the UN Human Rights Council,” they said.

“We regret that despite the very real impacts of policies recommended by the Bank on the rights and livelihoods of coffee growers, the Bank still considers it is under no duty to consider human rights in its decision-making,” the experts stressed.

In their view, the Bank’s Articles of Agreement do not preclude consideration of human rights. “In appropriate circumstances, such as these, international law imposes on the Bank a duty to consider the human rights implications of its activities,” the two experts added.

ENDS

The Special Rapporteurs of the United Nations Human Rights Council are independent experts who act in a personal capacity independent from any government or organization. They may intervene directly with Governments and other parties on specific allegations of violations of human rights that are brought to their attention and fall within their mandates. In some cases the Special Rapporteurs may decide to make a public statement on a case, after having first engaged in a dialogue with the Government and relevant parties through the communications procedure. 

Learn more: 
Right to food: http://www.ohchr.org/EN/Issues/Food/Pages/FoodIndex.aspx or www.srfood.org 
Foreign debt: http://www2.ohchr.org/english/issues/development/debt/index.htm

Communications procedurehttp://www.ohchr.org/EN/HRBodies/SP/Pages/Communications.aspx  

UN Human Rights, Country Page – Burundi: http://www.ohchr.org/EN/Countries/AfricaRegion/Pages/BIIndex.aspx

For more information and media requests, please contact Ulrik Halsteen or Yoonie Kim (OHCHR): +41 22 917 9323 / 9643 / srfood@ohchr.org

For media inquiries related to other UN independent experts:
Xabier Celaya, UN Human Rights – Media Unit (+ 41 22 917 9383 / xcelaya@ohchr.org)   

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